Portrait de Femme : Coco Chanel 31 mai 2021 – Publié dans: Portraits
Coco Chanel, de son vrai nom Gabrielle Chasnel est une créatrice de mode, modiste et grande couturière française née le 19 août 1883 à Saumur. Sa mère meurt à 32 ans et son père l’abandonne, elle et ses sœurs à l’orphelinat d’Aubazine. Cet évènement marquera profondément la vie de Gabrielle.
Elle n’a cessé de se mentir et de mentir aux autres en étant totalement dans le déni de cet abandon paternel. Cette blessure non apaisée la mènera à sa perte après avoir connue la gloire, on en reparle un peu plus loin…
Je dis souvent qu’une petite fille rejetée et abandonnée par son père est écorchée vive, toute sa vie. Personne ne peut la détruire après ça.
C’est à l’orphelinat qu’elle va développer un attrait pour le minimalisme, associant noir et blanc à la luxuriance des vêtements religieux et des objets liturgiques. Le jour, elle coud et le soir, elle chante dans un cabaret devant des cavaliers en garnison.
D’ailleurs, la version la plus répandue quant à son surnom, est qu’on la surnommait “coco” parce qu’elle avait l’habitude de chanter “qui qu’a vu coco sur le Trocadéro” mais cette version est celle que l’on donne aux touristes. La vérité est qu’elle était surnommée “Coco” car c’était une collabo’ lors de la deuxième guerre mondiale. Voici une vidéo s’il vous intéresse d’en savoir plus.
Cet aspect de sa personnalité peut la rendre détestable. Elle était froide et totalement antisémite. Elle détestait les juifs avant, pendant et après la guerre.
Refusant un mariage arrangé , elle décida de s’enfuir, comme son père avant elle. Cette décision la mettra totalement aux bancs de la société. Cette décision révèle une force de caractère hors du commun et va lui permettre de se forger un nouveau destin…
A l’orée du 20ème siècle, on perd sa trace. Son destin se présente sous les traits d’un homme, Etienne Balsan. Ce jeune entraîneur de chevaux fortuné lui propose de le suivre, à deux pas de Paris, dans un domaine où il reçoit régulièrement une bande d’amis composée de bandits, d’actrices et de demies mondaines (une demie mondaine est une femme dont le statut oscille entre prostituée de luxe et la maitresse entretenue par de riches parisiens).
Chanel, qui a conscience d’être dans une impasse, le suit sans hésiter, ce sera son passeport vers la liberté. Son charme atypique fascine tous ceux qui l’approchent. La comédienne Gabrielle Dorziat, qui a fait partie de la bande à Balsan, s’en souvient.
Elle dira : “on ne peut pas dire qu’elle était spécialement jolie, elle était pire. Elle avait une petite tête brune, des cheveux très bruns, des yeux flamboyants, une bouche en coup de sabre, une grande bouche, avec des dents qui étaient déjà prêtes à mordre. Elle trottait derrière Balsan et quand Balsan descendait de cheval, elle étrillait le cheval. Elle était très drôle, très amusante, elle était spirituelle.”
C’est grâce à ces rencontres qu’elle découvre la haute société, ses codes et ses valeurs.
Quand elle monte à cheval, elle refuse de monter en amazone, femme aux allures de garçon, elle s’habille comme personne et s’inspire du vestiaire masculin. Elle confectionne des chapeaux qu’elle décoiffe de leurs plumes et de leurs oiseaux pour les rendre plus simples, plus légers, plus chics. Ses premières clientes sont les cocottes mais très vite, les élégantes se précipitent. Boy Capel rentre dans sa vie et c’est le grand amour. Il est anglais, riche et cultivé. Il sera l’homme de sa vie. Il lui fait découvrir les grands textes, l’orient et l’ésotérisme. Il aide Coco à devenir Chanel. Il lui permet d’ouvrir ses premières boutiques à Paris, Deauville et Biarritz, elle veut travailler pour gagner sa liberté.
Elle est le point de départ d’une révolution : d’un coup de génie, elle transforme la silhouette des femmes. Elle raccourcit les robes, dévoilent les chevilles, libère la taille en jetant les corsets, récupère le jersey, se coupe les cheveux et se fait bronzer. Chanel enterre une époque et fait changer la mode de siècle.
En 1918, elle ouvre sa première maison de couture au 31 rue Cambon. La petite paysanne D’auvergne, la petite orpheline d’Aubazine est devenue la reine de Paris. Avant de libérer les femmes, elle s’est libérée elle-même.
Pour Chanel, Paris est la ville de tous les possibles. Des couturières, des actrices y font carrière et tracent la voie de l’émancipation féminine. A 26 ans, Chanel n’a plus de temps à perdre. Si elle veut échapper à son statut de femme entretenue, c’est maintenant ou jamais. A peine arrivée, elle fait tout pour qu’on la remarque. Jean Cocteau peut en témoigner : “A peine arrivée à Paris, on disait : mais qui est cette anglaise merveilleuse ?!”
Capel sera son seul grand amour. Il l’encouragea moralement et financièrement. Lorsque son entreprise se développa, elle lui rendit tout l’argent qu’il lui avait prêté. Il mourut dans un accident de voiture.
En véritable touche à tout, elle créa des intemporels comme ce fameux sac matelassé. Il se porte à l’épaule à une époque où les femmes portent leur sac à la main.
La femme française était tellement élégante. Elle détestait la vulgarité.
Je me reconnais dans son discours quand je travaille sur un nouveau produit et qu’un journaliste lui demande ce qu’elle pense de sa collection et qu’elle répond “je la trouve démodée, je l’ai trop vue”.
Petit à petit, sa maison de couture s’étend et devient son repère. A l’étage, elle crée et les couturières s’affairent, au rez-de-chaussée, elle y vend ses créations, ses parfums, ses bijoux fantaisies qui fascinent et amusent les riches clientes habituées à la haute joaillerie. Elle innove même en présentant ses créations que les mannequins portent en descendant l’escalier mythique orné de miroirs.
Son parfum ayant un succès fou, elle essaya de récupérer ses parts. En effet, elle s’était associée à deux juifs et profita des lois antisémites… Chanel va se construire un empire, son empire. Elle se consacre à son travail et passe l’essentiel de son temps à gérer ses troupes d’une main de fer.
Les premières dames portent ses créations et elle est massivement copiée par les confectionneurs de la 7ème avenue à New-York. Une copie que Chanel ne cherche nullement à dissuader. Elle dira “pour moi, la copie c’est le succès, il n’y a pas de succès sans copies et sans imitations.”
Moi je dis que s’inspirer c’est bien mais ceux qui recopient exactement la même chose, c’est excessif… aucun respect pour les années de travail, de sacrifices, d’investissement, de labeur ni pour la propriété intellectuelle.
Je ferai une story sur Instagram où j’afficherai toutes celles qui ont plagié mon travail, mes inventions et mes vidéos comme celle où je cavale sur mon cheval… . Vous pourrez comparer vous-même l’originale et la copie.
Revenons à Chanel, cette femme atypique, précurseur et avant-gardiste. Elle opéra une véritable révolution vestimentaire. Elle libéra les femmes de ce que l’on appelait des toilettes composées de corsets parabènes (des corsets rigides) qui les oppressaient et faisaient ressortir leur derrière. Chanel a complètement bouleversé ces codes et a apporté un confort dingue aux femmes.
Faire simple peut s’avérer être libérateur. Ce n’est pas parce que tout le monde fait quelque chose que c’est forcément la bonne chose à faire.
Chanel a observé la coutume vestimentaire, ça ne lui a pas été agréable donc elle a tout envoyé valser pour créer sa propre mode. Sobre, chic et confortable.
Je me reconnais en Chanel car j’avais le même ressenti concernant le hijab. Je me suis acharnée à créer un foulard qui soit minimaliste et simple à porter. Un foulard qui ne nécessite pas d’aiguilles ni de broches, un foulard innovant. Ma signature : le souci du détail et un packaging de luxe. Pour trouver mes foulards, c’est ici.
Vous vous souvenez lorsque je racontais dans mon livre les prémices de mon invention ? Lorsqu’une amie m’écoutait pour finir par me dire : “ si c’était une bonne idée, quelqu’un l’aurait déjà fait”.
Personne ne croira en toi si tu ne crois pas en toi en premier. Ne cherche jamais le soutien d’autrui avant de te soutenir toi-même. Fais confiance à ton intuition, elle est connectée à Allah. Elle est ta boussole.
Avec tout mon amour, Habiba.
La plupart des paragraphes retraçant l’histoire de Chanel sont des retranscriptions issues de cette vidéo ainsi que de vidéos d’archives.